T’es tu déjà posé la question de ce que tu ferais si du jour au lendemain, tu ne pouvais plus compter sur les supermarchés pour t’approvisionner en eau et en nourriture ?
Si tu n’as pas de réponse à cette question, tu devrais sérieusement
te préparer à cette éventualité, car elle n’est pas si improbable que tu pourrais le croire. En effet, notre société moderne repose sur un système complexe et fragile, qui peut être perturbé par des catastrophes naturelles, des crises économiques, des guerres, des pandémies ou des cyberattaques. Si tu veux être capable de faire face à ces situations extrêmes, tu dois apprendre à te nourrir et à boire par tes propres moyens, sans dépendre de personne.
Dans cet article, je vais te montrer comment tu peux assurer ta sécurité alimentaire et hydrique en cas de rupture de l’approvisionnement. Tu vas découvrir les différentes méthodes pour stocker, récolter, potabiliser et produire de l’eau et de la nourriture, ainsi que les
avantages et les inconvénients de chacune d’elles.
Lis cet article jusqu’au bout, et tu seras beaucoup mieux préparé pour affronter
les épreuves qui pourraient survenir dans un avenir incertain, et peut-être pas si improbable.
Le stockage, un outil efficace face à l'effondrement, mais pas la solution ultime.
La première chose à faire pour se préparer à une situation de rupture de l’approvisionnement est de constituer un stock de denrées de base, comme de l’eau et de la nourriture.
C’est une solution simple et fiable, qui te permettra de tenir pendant un certain temps sans avoir à sortir de chez toi, et à risquer ta vie en affrontant une société paniquée et désespérée.
Tu peux stocker de l’eau en bouteilles ou en bidons, et tout type de nourriture : conserves, sachets, boites etc.
Tu dois choisir des produits qui se conservent longtemps, qui sont faciles à préparer et qui t’apportent le maximum de tes besoins en nutriments, calories et vitamines.
Pour être certain d’assurer une bonne rotation de ton stock, tu dois stocker exclusivement des denrées que tu consommes en temps normal.
Nous reviendrons plus en profondeur sur le stockage de nourriture et sa logistique dans un article dédié, mais il faut que tu retiennes que cette méthode présente aussi certains inconvénients.
D’abord, elle a un coût, car il faut acheter les produits à l’avance et les stocker dans un endroit sûr et adapté.
Ensuite, elle pose des problèmes de logistique, car il faut disposer d’un espace suffisant pour entreposer le stock, et le protéger des intempéries, des rongeurs, des insectes ou des voleurs.
Enfin, le stockage n’est pas infaillible, car certains produits peuvent se périmer, se détériorer ou être contaminés.
De plus, et c’est peut-être le point le plus important, il n’est qu’une solution temporaire !
A un moment donné, le stock sera consommé et il n’y aura plus d’autres solutions que de produire et de récolter soi-même de l’eau et de la nourriture.
C’est pourquoi il faut aussi apprendre à s’approvisionner par d’autres moyens, que nous allons voir dans les prochains paragraphes.
H2O
L’eau est un élément vital, sans lequel on ne peut pas survivre plus de quelques jours.
Il est donc primordial de s’assurer d’avoir accès à une source d’eau potable en cas de rupture de l’approvisionnement.
Il se peut que l’eau du robinet ne soit plus disponible, ou qu’elle soit polluée ou infectée.
Il te faut donc savoir comment récolter et potabiliser de l’eau par tes propres moyens.
Ce paragraphe va se diviser en deux parties : récolter de l’eau et la potabiliser.
Récolter de l'eau
Il existe de nombreux moyens de récolter de l’eau, mais nous n’en retiendrons que trois, qui sont les plus accessibles et les plus efficaces :
- Piller (en anglais seulement) les réservoirs disponibles : il s’agit de récupérer l’eau qui se trouve dans les appareils domestiques, comme les chauffe-eau, les réservoirs de toilettes, les machines à laver, les lave-vaisselle, etc. On peut aussi récupérer l’eau qui se trouve dans les tuyaux, en ouvrant les robinets situés au point le plus bas de la maison. Il faut cependant agir vite, car cette eau risque de s’épuiser rapidement.
- Récolter l’eau de pluie en utilisant des surfaces planes, comme les toits, les balcons, les gouttières, etc. Il faut ensuite la recueillir dans des récipients propres, comme des seaux, des bâches, des bouteilles, etc.
- Se servir dans les cours d’eau naturels : il s’agit de puiser de l’eau dans les sources, les rivières, les lacs ou les étangs qui se trouvent à proximité.
Potabiliser de l'eau
Qu’importe la manière dont tu auras récolter de l’eau, elle sera potentiellement souillée par des polluants, des bactéries ou des parasites, Il faut donc impérativement la filtrer et la traiter avant de la consommer.
La filtration consiste à éliminer les impuretés solides qui se trouvent dans l’eau, comme les boues, les insectes, les feuilles, etc.
Pour cela, tu peux utiliser un filtre à charbon artisanal, que tu peux fabriquer avec une bouteille en plastique, du gravier, du sable, du charbon de bois et un morceau de tissu.
Le net regorge de modèle et de façon de faire, que je t’invite des aujourd’hui à explorer pour augmenter ton savoir sur le sujet.
Il suffit par exemple de couper le fond d’une bouteille, de la retourner, de placer le tissu sur le goulot,
puis de remplir la bouteille avec les différents matériaux, en respectant l’ordre suivant : charbon, sable, gravier.
Il faut ensuite verser l’eau à filtrer dans la bouteille, et la recueillir dans un autre récipient. On peut répéter l’opération plusieurs fois pour améliorer la qualité de l’eau.
Attention néanmoins, dans le monde du survivalisme, de l’autonomie et de la préparation, deux précautions valent toujours mieux qu’une : filtrer l’eau avec ce type de filtre artisanal ne devrait jamais te dispenser de la traiter par la suite, par ébullition par exemple.
Le traitement quant à lui consiste à détruire les micro-organismes pathogènes qui se trouvent dans l’eau, comme les bactéries ou les virus. Pour cela, on peut utiliser plusieurs méthodes, mais la plus simple et la plus efficace est de faire bouillir l’eau. Il suffit de porter l’eau à ébullition pendant au moins 3 minutes, puis de la laisser refroidir.
En suivant cette procédure, l’eau récoltée devient parfaitement potable et tu peux la boire sans risque.
Le filtre à gravité
Si tu veux te simplifier grandement la vie, tu peux t’équiper d’un filtre à gravité type Berkey. Ce dispositif te permet de purifier l’eau sans électricité ni produits chimiques.
Il suffit de remplir le réservoir supérieur avec de l’eau, qui va passer à travers des cartouches filtrantes en céramique et en charbon actif, puis s’écouler dans le réservoir inférieur.
Tu n’as plus qu’à ouvrir le robinet et te servir un verre.
Il faut savoir suivre le chemin tracé par nos prédecesseurs, et le filtre à gravité fait partie du materiel connu et reconnu qui à fait ses preuves par tout les temps, et à travers les continents.
La nourriture
La nourriture est un autre élément essentiel, sans lequel on ne peut pas survivre plus de quelques semaines. Il est donc important de s’assurer d’avoir accès à une source de nourriture variée et nutritive en cas de rupture de l’approvisionnement.
Bien entendu, le stock de nourriture est une composante essentielle de la préparation qui sera traitée très prochainement sur le site, mais une fois qu’il aura été consommé, la faim se fera de nouveau sentir.
Or, il se peut que les aliments du commerce ne soient plus disponibles, ou qu’ils soient périmés, avariés ou rationnés. Il faut donc savoir comment produire et récolter de la nourriture par ses propres moyens.
Ce paragraphe va donc se diviser en trois parties : la chasse, la pêche et les végétaux sauvages.
Se nourrir grâce à la chasse
La chasse consiste à tuer des animaux sauvages pour se nourrir. C’est une méthode qui permet d’obtenir des protéines, des graisses et des vitamines, mais qui demande aussi du matériel, de l’énergie et des compétences.
On peut chasser avec une arme à feu ou avec des pièges, selon les animaux visés et les moyens disponibles.
La chasse avec une arme à feu implique de faire feu sur des animaux avec un fusil ou une carabine. On peut inclure dans ce matériel l’arc et l’arbalète qui, même si n’étant pas des armes à feu, permettent un tir à distance. On peut ainsi chasser tout type de gibiers à la campagne, ou des petits animaux en ville.
Mais cette méthode a plusieurs inconvénients. D’abord, il faut être équipé d’une arme à feu, de munitions, et d’expérience dans leur utilisation, ce qui n’est pas donné à tout le monde. Il faut ensuite choisir entre la chasse à l’approche, la chasse à l’affût (nous excluons ici la battue, car elle nécessite un nombre conséquent de personnes pour être pratiquée), et le piégeage. Trois techniques qui ont chacune leurs avantages et leurs inconvénients.
La chasse à l'approche
La chasse à l’approche consiste à se déplacer dans le territoire des animaux, en suivant leurs traces ou leurs indices, pour les surprendre et les abattre. C’est une technique qui demande beaucoup d’endurance, de vigilance et de précision. Le problème, c’est qu’elle est très fatigante, qu’elle expose à des chutes ou des blessures en se déplaçant, et qu’elle attire l’attention des gens malveillants, qui peuvent convoiter votre arme à feu ou votre proie.
La chasse à l'affût
La chasse à l’affût consiste à se poster dans un endroit, un poste stratégique, qu’on appelle un « affût » (un arbre, un bosquet, un point haut ou un bâtiment par exemple), pour attendre le passage des animaux et les tirer.
C’est une technique qui demande beaucoup de patience, de calme et de discrétion, mais qui est aussi beaucoup moins fatigante. L’avantage, c’est qu’elle permet de se préserver des dangers du terrain et des regards indiscrets, et qu’elle offre une meilleure visibilité et une meilleure stabilité.
Le piégeage
La chasse avec des pièges implique d’utiliser des dispositifs, comme des cages, des collets ou des pièges artisanaux, pour capturer des animaux vivants ou morts.
C’est à mes yeux la méthode phare pour chasser en situation dégradée.
Aucune autre ne présente un meilleur ratio « Rendement VS Dépense énergétique ».
C’est une méthode qui permet de chasser tout type de gibier, à la campagne comme en ville, et qui ne nécessite pas d’arme à feu. Il suffit de repérer les habitudes et les traces du passage des animaux, de placer les pièges aux endroits adéquats, et de les vérifier régulièrement.
On peut ainsi attraper des mammifères, comme les renards, les lapins ou les écureuils, des oiseaux, comme les corbeaux, les canards ou les pigeons, ou des reptiles, comme les serpents et les lézards.
Se nourrir grâce à la pêche
La pêche est une excellente source de protéines, d’oméga-3 et de minéraux. Pêcher des poissons ou des crustacés demande du matériel, de la patience et de la chance. Il existe principalement deux types de pêche : la pêche à la canne et le piégeage.
La pêche à la canne consiste à utiliser une canne à pêche, munie d’un fil, d’un hameçon et d’un appât, pour appâter, ferrer et ramener des poissons. C’est une méthode qui demande beaucoup d’efforts et de temps, pour un rendement souvent faible. Comme pour la chasse, le piégeage est bien souvent la solution présentant le plus d’avantages en situation d’effondrement de la normalité.
Pour cette pêche, nous allons utiliser des lignes posées (qui restent en place et que nous venons contrôler plusieurs fois par jour), des nasses ou des filets, pour capturer des poissons ou des crustacés.
C’est une méthode qui permet de pêcher tout type de poissons, écrevisses, crabes ou crevettes, avec peu d’efforts et de temps, et d’obtenir beaucoup de prises.
Il faut cependant faire attention à ne pas se faire voler son matériel et ses captures, par d’autres personnes ou par des prédateurs.
La France est un pays disposant d’une multitude de points d’eau sur tout son territoire, y compris les grandes villes.
Il est quasiment impossible que tu ne trouves pas proche de chez toi, un fleuve, une rivière, un canal, des lacs, des étangs ou des marais, qui sont autant d’habitats pour les poissons que de postes de pêches potentiels.
Au moment les plus propices de la journée que sont le lever et le coucher du soleil, tu pourrais y prélever des poissons tels que le gardon, la perche, la brême, le brochet, le sandre, l’anguille ou encore le silure.
Se nourrir de plantes comestibles
Énormément de plantes comestibles poussent naturellement dans la nature, sans intervention humaine. Ce sont des sources de glucides, de fibres, de vitamines et de minéraux, qui peuvent compléter ou remplacer les aliments cultivés.
Il faut toutefois savoir les reconnaître, les cueillir et les consommer, car certaines plantes peuvent être toxiques, allergènes ou indigestes.
Une dizaine d’articles ne suffirait pas à énumérer, catégoriser et identifier la multitude de plantes comestibles sauvages.
Se former auprès de quelqu’un de compétent près de chez toi devrait être une priorité.
En effet, selon ta région, ton climat, le biotope ou l’altitude ou tu résides, certaines espèces peuvent être présentes et te sauver la vie : en plus de leurs apports nutritifs, certaines ont des propriétés médicales et médicamenteuses.
Nous allons donc nous énumérer ici 10 plantes sauvages comestibles présentes sur la quasi totalité du territoire. Tu dois concentrer tes efforts sur celles-ci, les repérer près de chez toi et aider à leur développement même, si tu le peux.
- L’ortie : riche en fer, en calcium et en vitamine C. On peut la consommer en soupe, en salade, en gratin ou en pesto.
- Le pissenlit : riche en potassium, en magnésium et en vitamine A. On peut le consommer en salade, en omelette, en confiture ou en vin.
- L’ail des ours : riche en vitamine C et en soufre. On peut le consommer en pesto, en beurre, en soupe ou en salade.
- La mûre : riche en antioxydants, en fibres et en vitamine C. On peut la consommer crue, en compote, en confiture ou en tarte.
- Le plantain : riche en silice et en vitamine K. On peut le consommer en salade, en infusion, en cataplasme ou en sirop.
- La consoude : riche en protéines, en calcium et en vitamine B12. On peut la consommer en soupe, en purée, en beignets ou en gratin.
- Le cresson : riche en fer, en iode et en vitamine C. On peut le consommer en salade, en soupe, en sandwich ou en sauce.
- La mauve : riche en vitamine E. On peut la consommer en salade, en infusion, en sirop ou en gelée.
- Le lierre terrestre : riche en tanins et en vitamine C. On peut le consommer en infusion, en condiment, en sauce ou en liqueur.
- Le sureau : riche en vitamine C. On peut le consommer en confiture, en gelée, en sirop ou en vin.
En plus de ces végétaux sauvages, il est aussi possible de cultiver
ses propres fruits et légumes, si on dispose d’un potager, d’un
balcon ou sur le toit d’un immeuble.
C’est le meilleur moyen de s’approvisionner en végétaux frais, sains et variés, qui apporteront des vitamines, des minéraux et des nutriments essentiels à ton alimentation et à celle de tes proches.
Mais le potager sera prochainement le sujet principal d’un article sur Fourche & Fourmi, alors continue de suivre nos publications et abonne toi à notre contenu pour être le premier informé lorsqu’un article parait.
Si tu n’as pas la possibilité de cultiver tes propres végétaux, tu peux aussi essayer de les faire pousser dans des endroits sauvages, en utilisant des “Seedbomb”, des boules de terreau contenant des graines et des tubercules.
Tu peux ainsi les lancer dans tous les coins végétalisés, comme les parcs, les jardins publics, les terrains vagues ou les ronds-points.
Tu peux ainsi faire pousser des plantes comestibles et des légumes dans les endroits les plus improbables, ou les plus sûr, où tu sera seul à savoir quels trésors y sont enfouis.
Le topinambour est une plante rustique qui se prête parfaitement bien à cet exercice : elle pousse partout, par tout les temps, et produit des tubercules riches en glucides et en fibres.
Il reste sous terre (et donc à l’abri du vol) et se conserve tout seul dans le sol.
Tu peux les récolter à tout moment de l’automne et de l’hiver, et le consommer cru, cuit ou fermenté.
Associe un ou deux tubercules de topinambours, de l’ortie, des fleurs de pissenlit et du terreau humide. Fais en une « grenade » destinée à être enfouie ou même jeter sur un terrain végétalisé de ton choix et tu pourrais bien créer une production végétale comestible qui te permette de récolter à toute période de l’année.
Le mot de la faim
Tu viens de découvrir comment tu peux te nourrir et boire en cas de rupture de
l’approvisionnement.
Tu as appris les différentes méthodes pour stocker, récolter, potabiliser et produire de l’eau et de la
nourriture, ainsi que les avantages et les inconvénients de chacune d’elles.
Appliques ces conseils dès maintenant, et tu seras capable de faire face à une situation d’effondrement, d’assurer ta survie et de contribuer grandement à celle de tes proches.
Tu pourras aussi troquer tes récoltes contre d’autres denrées, et ainsi créer des liens et un réseau qui pourrait être décisif dans une situation dégradée.
Enfin, une personne capable de trouver, récolter et fournir de la nourriture à sa communauté sera une personne très utile et importante dans l’avenir qui nous attend. Deviens cette personne !
J’espère que cet article t’a plu et t’a été utile. Si tu veux en savoir plus sur l’autonomie, l’autoproduction et le survivalisme, n’hésite pas à suivre ce blog, où nous partageons régulièrement des astuces, des témoignages et des ressources sur ces sujets. Tu peux aussi nous laisser un commentaire, nous poser une question et faire ton entrée remarquée dans la fourmilière.
Je serai ravi de te lire et de te répondre.
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